Il fait ses premières armes de marin vers douze ans. À quatorze ans, orphelin de père, il devient subrécargue (gestionnaire de cargaison) sur un navire marchand et obtient son brevet de capitaine à vingt ans seulement.
La guerre et son ressentiment personnel à l'égard des Anglais et des Hollandais l'amènent vers l'activité de corsaire qui lui permet de se fait remarquer par sa bravoure et ses talents de manœuvrier.
Le comte de Pointis, officier de la Marine royale, l'enrôle pour son expédition vers la Carthagène des Indes, en Amérique où il s'illustre lors de la prise de cette opulente ville espagnole.
Désormais au service de la France, il porte secours à des convois de bleds (céréales) menacés par la flotte anglaise en Méditerranée, alors que les Provençaux sont menacés de famine. Pourtant, il n'est pas dédommagé de ses escortes et les procès qu'il engage restent vains.
Corsaire du Roi-Soleil, puis officier de la Marine royale, mieux qu'un Duguay-Trouin ou qu'un Jean Bart, Jacques Cassard porte les coups les plus rudes aux puissances maritimes en guerre contre la France.
La Croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis lui est attribuée, mais il ne la reçoit qu'après la mort de Louis XIV, et sans pension, ce qui est pour lui un nouveau motif d'amertume.
Victime de ses déboires financiers et de son mauvais caractère, mais aussi de la raison d'État, il finira sa vie dans l'oubli total, à la forteresse d'Ham, dans la Somme.
L'auteur :
Né à Saumur, Élie Durel est aussi l'auteur de nombreux ouvrages à caractère historique et patrimoniaux, des beaux livres et des almanachs de la France et de régions. Il vit dans la région nantaise où il est correspondant de presse.
Diplômé de l'École supérieure d'administration de l'armement et de l'École nationale supérieure des arts et métiers, il est distingué de l'ordre national du mérite.