A 24 km dans le Sud-Ouest de Jersey, et à 12 km de Chausey, est l'archipel des Minquiers, composé d'une multitude d'îlots qui s'étendent sur une superficie de 300 km2. Seule habitable la Maîtresse Île mesure 150 mètres, mais les jours de tempête quand le vent souffle en furie, des paquets de mer balayent et rendent impossible toute présence humaine.
La contestation n'a cessé de régner ici, même si les Anglais ont toujours affirmé leurs droits. La piraterie, la pêche, la contre-bande et les naufrages ont marqué l'histoire de ces îlots enveloppés de violents courants. En juin 1939, une expédition destinée à construire une cabane témoignant de la présence de la France fut organisée. L'affaire eut un retentissement considérable du fait même de la personnalité du peintre de la Marine et illustre navigateur Marin Marie, qui fut l'âme et la cheville ouvrière de l'opération.
Des brisants rongés, creusés, fouillés par les lames, un aspect étrange et tourmenté, les Écréhou se situent dans le passage de la Déroute entre la côte Ouest du Cotentin et l'île de Jersey. En 1883, un citoyen français envisageait d'installer sur la Maîtresse Île, une imitation de la principauté de Monaco, avec maison de jeu. On y parle de pêches miraculeuses de homards, de tourtes, d'étrilles, de crevettes et de coquillages. Là aussi, les démêlés franco-anglais furent séculaires. Jusqu'au jugement de la Cour internationale de Justice de la Haye en 1953.
Voici, dans son authenticité, l'extraordinaire histoire des Minquiers et des Écréhou. Historien et auteur de plusieurs ouvrages, Robert Sinsoilliez, en un récit passionant, fait revivre la grande aventure et la beauté sauvage de ces îlots battus par les flots.